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Georges nous a quitté en novembre 2017. Il était administrateur d'OCOVAS depuis plus de 15 ans. Homme d'une grande culture, distingué, fin, affable il était particulièrement discret sur ses vicissitudes physiques et totalement muet sur ses autres blessures personnelles. Concernant ces dernières je suis totalement ignorant. Sur les premières je n'en sais guère davantage ; au décours d'une conversation j'apprenais ses différentes hospitalisations, souvent compliquées d’ailleurs. Jamais une plainte évidemment, jamais il n'avait abordé le sujet. Son tutoiement avec les philosophes lui faisait mépriser le corps charnel. Ce qui est certain c'est qu'il chérissait l'âme, l'intelligence, l'éthique, l'humain. Il avait mis ces qualités, cette obstination au service d'OCOVAS, créant, formant, animant Point Cœur. Cette structure a fonctionné durant de nombreuses années ; elle était un lieu de rencontres et d'échanges entre OCOVAS et les patients qui avaient eu à se confronter avec une affection cardio-vasculaire. C'était un lieu d'écoute, de réconfort, de revitalisation inédit, recherché, original.

Son parcours professionnel était tout aussi exceptionnel, et enveloppé d'un certain mystère. Il a fait partie de nombreuses associations, sociétés, nationales ou internationales, rencontres d'experts... dont je connais à peine l'existence. Durant ces 15 dernières années il avait créé une société de conseil, et privilégié la formation des chefs d'entreprise. J'ai eu l'occasion de rencontrer l'un d'entre eux, une cheffe plus justement. Chaque fois qu'elle évoquait Georges c'était avec une émotion profonde, il était pour elle comme "son Dieu". La parole de Georges était rare lors des Conseils d’Administration, mais toujours reçue et écoutée avec d’attention et d’intérêt. Clarté de vue, pénétration de la pensée… il serait aisé et tentant de lister une énumération. Mais Georges n’aurait point apprécié cela. Je terminerai ici en disant que j’ai eu l’occasion de quelques échanges personnels ; je regrette qu’ils aient été aussi rares.

Eloge de Freddy SCHMITT

Vous avez tous connu Georges Clément, un des piliers d'OCOVAS lors des assemblées générales. Sa voix qui résonnait dans la salle et son discours plein de bon sens. Il nous a quitté récemment et nous déplorons sa présence aujourd'hui. Le moment est propice pour faire un rapide survol sur son riche parcours: cadre supérieur chez IBM, il était un des pionniers de l'informatique en 1960. C'est là que je l'ai connu, puisque moi-même j'étais informaticien à la compagnie. Fin 1970 il a changé complètement d'orientation pour passer de la technique informatique vers celle de la communication–animation de groupes–conduite de projet–séminaire–coaching. Ceci d'abord sur le plan régional puis national où il était devenu une sommité. Début des années 90 le Professeur a opéré Georges, puis moi-même, sans que nous le sachions. Il nous a exposé séparément son futur projet d'association. En 1994 Bernard Eisenmann avait réuni un groupe de personnes pour nous présenter son projet qui allait devenir OCOVAS, aux multiples buts que vous connaissez. Nous n'évoquerons qu'un seul aspect le point cœur dont le but altruiste d'accompagnement aux futurs opérés du cœur avait été confié à George quant à son animation. Georges a donné une formation adéquate aux futurs permanents du point cœur ; son expérience a rendu cette formation nullement austère, au contraire. Des situations vécues par lui, souvent cocasses étaient très formatrices. L'EHPAD rue Sainte Élisabeth avait mis un bureau à la disposition des futurs permanents et ceci avait été une belle expérience pour les permanents et les consultants. Après environ 7 années à l'EHPAD le conseil d'administration avait décidé de transférer le point cœur directement en Chir A, à la source même, dans le service de Bernard Eisenmann. Cette décision fut une grande avancée et un franc succès. Grâce aussi à la complicité du personnel de la chirurgie cardiaque qui nous mettait directement en contact avec les opérés en instance, ou ceux qui l’avaient déjà été. Personnellement il m'est arrivé un soir d'avoir la visite de quatre personnes. À la même époque une antenne avait été ouverte au centre de rééducation cardiaque de Schirmeck où ce fut un nouveau succès.

Puis vint le départ de Georges, quittant la rigueur de l'hiver alsacien vers le soleil du Midi. Resté administrateur il a ainsi gardé un lien étroit avec OCOVAS jusqu'à la fin. Puis  nous arrivons en 2007, date du grand changement par le transfert de la Chir A vers le nouvel hôpital date qui correspondait au départ à la retraite de B Eisenmann. Le nouveau patron de la chirurgie cardiaque n'ayant pas la même vision des choses que son prédécesseur, ceci a mis fin au point cœur. Seul Schirmeck encore continuait à fonctionner jusqu'à sa fermeture. Pendant une quinzaine d'années de vie le point cœur fut une belle aventure humaine riche en contacts, en échanges avec le sentiment d'avoir apporté un plus dans les relations entre les hommes.

Mais après tout quelques icônes vivantes demeurent : Roland Eisenmann, Jean-Guy Galindo, Francine Bord, Albert Ponche, notre Président qui fut l'initiateur de ce formidable challenge et enfin votre serviteur. Merci à tous les autres permanents qui ont œuvré au sein du point cœur durant ces 15 années de son existence.

 

Un dernier volet concernant Georges dans son aspect plus personnel et intime. Il était attiré par la science de l'esprit qui ne relève d'aucune religion ni secte. L'esprit devenant conscience lorsqu'il s'incarne. Nous étions persuadés tous les deux que cette conscience vibre à plusieurs niveaux, qu'elle est évolutive presque à l'infini. Le niveau le plus bas étant le mental compulsif, exagérément égocentrique, simiesque comme le singe qui saute d'une branche à l'autre sans savoir pourquoi. En somme si    l’ homme ne possède pas le mental c'est le mental qui possédera l'homme et là tout devient possible, du simple au pire. Nous le voyons tous les jours à travers les médias.

Je vous cite une métaphore de Georges sur le grimpeur voulant atteindre le sommet de l'Himalaya. Une longue préparation physique et psychique sera nécessaire avant l'ascension. Pendant la montée, obstacles, empêchements, conditions adverses seront son lot au quotidien et toujours une paroi rocheuse, un glacier lui barrant la vue jusqu'au dernier pas où la vision à 360° lui apparaîtra dans toute son immensité et toute sa splendeur d'une réalité qui lui était cachée. Ceci n'est qu'une métaphore. Nous étions d'accord tous les deux que le but ultime dans une vie est d'acquérir la pleine compréhension et la claire vision de ce que nous sommes en réalité et de notre responsabilité dans tout cela.

Une citation que Georges aimait entendre celle du dalaï-lama que j'ai eu le privilège de rencontrer avec 12 autres personnes venant d'associations diverses ayant aidé au financement d'un hôpital pour les réfugiés tibétains. Il a proposé un jeu de questions-réponses. Ma question était : est-ce que le monde actuel progresse ou est-ce le contraire ?

réponse du Dalai lama : la question ne se pose pas en ces termes il faut comprendre que l'univers est animé par cinq énergies primordiales

l'énergie gravitationnelle qui maintient les astres dans l'univers

l'énergie atomique de polarité positive et l'autre de polarité négative qui est la base de la matière

l'énergie électrique que nous connaissons tous et qui est aussi en nous à travers le cerveau, le système nerveux, qui communique avec tous les organes et parties du corps humain. Tous ces énergies sont quantifiables et mesurables.

Puis il y en a une qui englobe toutes les autres : l'amour universel, inconditionnel et libre. Si cette énergie fonctionne nous connaîtrons une ère de paix, de prospérité et de grande civilisation

si elle fonctionne mal ce sera la confusion, la guerre et de grandes souffrances

si elle ne fonctionne plus nous connaîtrons le chaos et disparaîtrons

ceci est le seul choix, le seul vrai pouvoir en possession de l'homme ; à lui d'en prendre conscience.

Ceci avait beaucoup plu à Georges. L'évolution indispensable de la condition humaine, qui conditionne notre avenir.

 

L'heure est venue de rendre un dernier hommage à Georges. A l’éloge vibrant d’un beau parcours à Ocovas : sa présence engagée, son dynamisme, son efficacité, sa force intérieure, son charisme et j'en passe.

Si dans le monde invisible, le continuum de conscience existe si tu nous vois ou nous entends nous te saluons de tout notre cœur et merci encore pour tout ce que tu as accompli au nom du service pour le bien commun

Voilà ce que je vous pouvais dire sur l'homme

Merci à vous pour votre écoute, et surtout pour votre patience

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